Bien. Voyons un peu maintenant ce que nous avions dans nos sacs...
Ça fait maintenant plusieurs années que j'ai "adhéré" au courant des marcheurs ultra-légers, et autant de temps que j'en discute avec mon entourage. J'ai parfois l'impression de jouer le rôle d'un commercial (même si je n'ai rien à vendre...), expliquant sans cesse quels en sont les avantages à mes yeux.
Je vais essayer de faire bref : un sac léger, c'est...
- moins traumatisant pour les articulations
- une dépense énergétique plus faible donc potentiellement de plus grandes distances journalières
- la possibilité d'emporter du matériel spécialisé (pour la photo, l'alpinisme...)
- la possibilité de randonner en chaussures de trail
- moins de risque de déséquilibre (voire de chute) sur les sentiers difficiles
Bref, pour résumer, c'est plus de plaisir (sauf si vous êtes masochiste...).
Maintenant, voyager léger c'est aussi scrupuleusement choisir son matériel, tant en fonction de ses besoins (dictés par l'itinéraire choisi, la météo prévisible) que de son expérience (passer de la tente bien confortable au tarp ne s'improvise pas...)
Si pour ma part j'avais déjà procédé à ma révolution, la traversée des Pyrénées Basque a fait prendre conscience à Panpi qu'il ne pouvait s'engager dans une randonnée de plusieurs jours sans revoir le contenu de son sac, et ainsi procéder à une sérieuse révision.
Poids des sacs à dos (sans eau ni nourriture) :
- Panpi : 7 kg 600
- Johann : 5kg100
Note : Panpi ayant décidé de garder une partie de son ancien matériel (un peu lourd malheureusement), il a été décidé que je porterai le matériel de bivouac ainsi que le nécessaire de cuisine.Je portais également le ravitaillement : au plus lourd, avec 6 jours de nourriture pour 2, mon sac devait peser autour de 12-13 kg.
Ce matériel nous permet d'évoluer en totale autonomie. Ce qui ne veut pas dire que sur un sentier comme le GR10, qui passe par de nombreux village et refuges, nous n'avons pas profité des lieux rencontrés. Chaque jour nous avons fait un repas en gîte, bu une bonne pression et les nuits ont été passées soit en bivouac (5 nuits), en cabane (3 nuits) ou en gîte (3 nuits).
Voici mon sac à dos :
Le sac est un Jam2 de chez Golite (de 2008, 640grammes, plus léger que ceux produits actuellement). 50 litres, mais avec système de compression qui permet de réduire considérablement le volume.
Sur le dessus on peut voir le sac poubelle contenant le matériel de bivouac ; sur la bretelle est fixée ma pochette de camescope (toujours sous la main;-) ; dans les filets latéraux on trouve une bouteille d'eau de 1 litre et 2 poches souples de 1 litre chacune.
Sur le dessus du sac, j'ai également fixé un petit panneau solaire qui me permet de recharger téléphone et camescope.
Voici donc le contenu se trouvant à l'extérieur du sac :
A l'intérieur, tout est organisé dans des sacs étanches, ce qui permet de se passer de couvre-sac en cas de petite pluie (pour des pluies plus importantes, le sac est recouvert par le poncho.).
Voici ce qui est dans le sac :
A gauche on a ce qui est contenu dans la partie principale du sac : les vêtements de rechange (sac jaune), le matériel de cuisine et nourriture (sac vert foncé), le matériel de couchage (sac bleu)
A droite, le matériel contenu dans la (grande) poche frontale : ma veste imper-respirante (orange, 242g), un ziploc contenant mes "essentiels" (ou mon bazar, c'est selon) et mon poncho (en vert, 214g).
Et maintenant, détaillons un peu...
Sac de vêtements :
Outre les rechanges (1 caleçon/1 paire de chaussettes), on y trouve des vêtements alternatifs (1 short léger, 148g/ 1 t-shirt thermique manches longues, 155g), un gilet en duvet (122g), une cagoule (fait aussi bonnet, 44g), et une moustiquaire de tête (surtout pour les bivouacs avec nuisibles... 28g).
C'est aussi dans ce sac (étanche, 40g) que je stocke les cartes que je n'utilise pas sur le moment.
Poids de l'ensemble : 728g
On jonglant avec les différentes pièces d'habillement, je peux faire face à toutes les conditions de moyenne montagne estivale.
La cagoule me sert pour la nuit (mon quilt n'a pas de capuche) et aussi en bonnet par temps froid.
Sac de "couchage" :
On y trouve mon quilt (rien à voir avec l'Ecosse : il s'agit d'un sac de couchage sans partie inférieure ; 616g, donné avec optimisme pour -7°c) , un drap de soie (114g avec sa housse) et un sursac (188g). Le tout dans un sac étanche (40g).
Poids de l'ensemble : 958g
L'ensemble est très modulable : par temps clément, je dors dans le sursac avec juste le drap de soie. J'ajoute le quilt si ça se refroidit. La nuit la plus froide (2-3°C sous le Carlit), j'avais l'ensemble et je portais mon t-shirt thermique, et j'étais vraiment bien. Si ça se refroidit d'avantage, il m'est toujours possible de rajouter ma veste en duvet.
Sac d'alimentation :
Dans ce sac poubelle, on trouve tout ce qu'il faut pour cuisiner : un réchaud à alcool (à base d'une canette de soda - 8g) avec sa bouteille (30g pour 250 ml), un briquet, un réchaud à bois (pris plus par plaisir que par nécessité - 138g- dans un sac indépendant pour éviter de tout tacher avec la suie), un paravent (fond de tarte alu recyclé... 6g), le tout tenant dans une popote avec couvercle en titane (84g pour près d'1 litre).
Pour plus de facilité, j'ai ajouté une poignée pour la popote (24g) ainsi qu'une petite éponge pour la vaisselle (redécoupée - 3g) et une boule-inox (pour la suie - 19g)
Nous mangions dans des bols bolino (2x16g) à l'aide de sporks (couvert mêlant cuillère et fouchette - 9g et 8g).
C'est dans ce sac que je stockais les rations journalières (compter 500g par jour et par personne) que je détaillerai plus loin.
Poids de l'ensemble : 460g (sans comptabiliser l'alcool, ajoutez 8 g du cl)
Je n'aurais finalement utilisé qu'une seule fois le réchaud à bois, pour faire chauffer une soupe. La prochaine fois, pour ce genre de rando où on peut ravitailler régulièrement, je me limiterai au réchaud à l'alcool. Je garderai le réchaud à bois pour (un jour peut-être...) les excursions "loin de tout".
Pour deux, nous avions une consommation autour de 2 cl d'alcool par chauffe avec généralement 2 chauffes par jour (matin et soir), soit environ 4cl par jour. Donc 6 jours d'autonomie avec notre petite bouteille de 25 cl. On n'a pas été embêtés ;-)
Le sac "abri" :
Ce sac poubelle, fixé sur le dessus de mon sac à dos, contenait notre tarp (bâche de 3x3m pour 695g), un tapis de sol (en polycree, 150x250 cm pour 70g), les piquets (au nombre de 10, mélange alu et titane - 78g) et de la cordelette (10g), le tout roulé dans mon matelas (en mousse eva, recoupé 116x49 cm pour 108g)
Poids de l'ensemble : 975g
Bon, si pour moi un tarp de ces dimensions est un vrai palace, Panpi ne peut pas en dire autant... et aurait donné cher pour retrouver une confortable tente à double paroi. Bon, c'est sûr, les courants d'air, les moustiques, tout cela demande un temps d'adaptation (et quelques astuces...).
La récupération étant un élément important, je pense que ce sera ce point là que nous retravaillerons pour l'an prochain.
Le sac "essentiel" :
Un gros ziploc qui contient tous les petits objets indispensables, avec (de gauche à droite):
- Le ziploc "toilette" (124g) : serviette microfibre (76g), brosse à dent (même pas coupé...pas eu le temps : 12g), un mini tube de dentifrice (7g), des chewing gums pour les dents (15g) et un stick pour les lèvres (10g)
- Le ziploc "sécurité" (56g) : mini frontale (26g), nécessaire allume-feu (22g), insignat (pour réparer le tarp - 4g)
- Des adaptateurs pour le panneau solaire (46g)
- La pharmacie (66g)
- Un peu de papier toilette
Poids de l'ensemble : 298g
Pas grand chose à dire... Je n'utilisais pas le dentifrice hors des refuges. Après un bivouac, je me brossais les dents à l'eau puis prenais un chewing gum. RAS.
Vous remarquerez sans doute l'absence de savon. En fait c'est juste que c'était Panpi qui le portait. Un produit sympa, naturel, qui nous servait à tout : nous laver, faire la vaisselle, laver nos vêtements, et même nous raser (enfin, juste Panpi...)
L'ensemble "hydratation" :
Il est constitué de deux poches à eau souples de 1 litre chacune (2x40g) avec un tube d'hydratation (66g), ainsi que d'une bouteille d'eau de 1L (32g).
En fait pour randonner, je n'avais besoin que d'un ou deux litres. Mais la poche supplémentaire de 1 litre est bien utile pour récupérer de l'eau en plus en prévision d'un bivouac !
Panpi lui n'utilisait que 2 bouteilles de 1 litre : c'est plus léger qu'un système d'hydratation avec tube, et suffisant quand on randonne à deux (c'est moi qui lui passais ses bouteilles, rangées dans les poches-filets latérales de son sac à dos). Par contre tout seul, le système avec tube est quand même beaucoup plus pratique !
Poids de l'ensemble : 178g
L'ensemble "technologie" :
On peut toujours s'en passer (quoique le téléphone est aujourd'hui bien pratique en cas d'urgence !), ça pèse lourd, mais il y en a dans tous les sacs ;-)
Le vrai problème, c'est qui dit technologie dit énergie, et donc batterie ou piles, bref le vrai problème est celui de l'autonomie. Car un appareil photo dont les batteries sont vides, c'est un peu dommage au moment où vous apercevez cette harde d'isards, non ?
J'ai résolu le problème (et ça a parfaitement marché !) en utilisant un petit panneau solaire avec batterie intégrée.
Donc au final, j'avais un mini camescope HD avec sa housse (182g), mon téléphone portable (114g) et le panneau solaire (120g)
Poids de l'ensemble : 416g
--> Donc un poids total de 5kg 106g. A refaire, je laisserai tomber le réchaud à bois, le grattoir et la poignée, gagnant alors 180 grammes et passant ainsi sous les 5 kg.
Equipement porté sur soi.
Mis à part l'habillement de base (même si nous avons traversé un espace naturiste, il semble que cela soit une pratique peu employée en randonnée... et pas par nous), une partie de l'équipement se trouvait aussi sur nous.
- Habillement : pantalon convertible (qui en fait n'aura jamais été converti...) et chemise à manche longue (toujours retroussées...) légers et séchant vite, chaussettes et chaussures de trail. Bref, de quoi être à l'aise.
- Chapeau : à bord large avec saharienne. Le mesh dans le haut a aussi été utile lors des invasions de moustiques, en mettant le chapeau sur l'ouverture du sursac... Photo à suivre ;-)
- Bâtons de randonnée : soulagent les muscles en montée, les articulations en descente et servent de mâts pour monter notre tarp.
- Boussole et montre altimètre : minimum nécessaire pour l'orientation. Même si sur le GR il est difficile de se perdre, il est toujours intéressant de savoir se situer, notamment pour ne pas louper une source.
La montre altimètre est vraiment pratique, mais nécessite d'être étalonnée régulièrement pour rester précise. Sa fonction de cumul d'altitude nous permet un rapport journalier de notre activité (toujours intéressant à connaître, tant les dénivelés annoncé dans les topos ou évalués par logiciel divergent couramment).
Avant j'emportais un GPS. La précision de l'altimètre est évidemment bien meilleure, la fonction de trace apporte une sécurité appréciable (permettant de rebrousser chemin facilement), et la localisation exacte est un plus en cas de nécessité de localisation par les secours. Je continuerai vraisemblablement à l’emporter sur neige ou hors sentier, mais sur un GR, ce n'est pas vraiment indispensable, donc il est resté à la maison : 150g de gagné ! (en plus des piles... gourmand ces trucs là)
- Lampe de secours : j'ai une mini lampe toujours accrochée au cordon de la boussole. Un truc super léger mais efficace (couplé à ma mini frontale, j'ai pu évoluer sur des sentiers peu marqués).








